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Gabon: Les postiers, garants des salaires publics mais privés des leurs depuis trois mois

Entre loyauté professionnelle et précarité quotidienne, les agents de La Poste S.A crient leur détresse

Ironie du sort: ceux qui assurent chaque mois le paiement des salaires de milliers de fonctionnaires gabonais se retrouvent aujourd’hui eux-mêmes sans rémunération depuis plus de trois mois. Les agents de La Poste S.A, déjà éprouvés par des affectations dans des zones reculées et un climat d’incertitude chronique, dénoncent une situation intenable.

« Nous payons les autres, mais nous ne sommes pas payés »

Dans un témoignage poignant relayé sur les réseaux sociaux, un postier raconte l’ampleur du malaise:

« Trois mois sans salaire, c’est trois mois de loyer impayé, le boutiquier ne fait plus crédit, et dans les tontines familiales, on n’ose même plus citer le nom d’un postier. »

Un paradoxe que beaucoup ne comprennent pas : comment l’entreprise publique chargée d’assurer un service universel, notamment le règlement des salaires des agents de l’État en province, peut-elle abandonner ses propres employés ?

Une entreprise en crise structurelle

Selon plusieurs agents, La Poste S.A traverse une instabilité financière depuis plus d’une décennie. Mise sous perfusion dès 2015, l’entreprise n’a jamais retrouvé une situation saine.
Derrière les guichets, ce sont des hommes et des femmes affectés dans des localités parfois enclavées, loin de leurs familles et des infrastructures de base. Ils continuent malgré tout d’assurer leur mission « par respect du travail et par devoir citoyen ».

Des conséquences sociales lourdes

L’absence de salaire ne se limite pas aux difficultés personnelles. Elle fragilise aussi la réputation et la crédibilité de l’institution.
« On travaille, mais c’est comme si on ne travaillait pas », déplore un autre agent.
La rentrée scolaire, imminente, accentue l’angoisse des familles qui ne savent pas comment habiller ni scolariser leurs enfants.

Quelles perspectives ?

Malgré la lassitude, l’espoir persiste. « Ça va s’améliorer », souffle le postier témoin, comme pour conjurer le sort. Mais sans mesures structurelles fortes ni un plan clair de redressement, la situation pourrait continuer d’alimenter la grogne sociale.

Un silence qui interroge

Pour l’heure, la direction générale de La Poste S.A n’a pas communiqué officiellement sur les causes du retard de paiement ni sur les solutions envisagées. Un mutisme qui ajoute à la colère et au désarroi des agents.

MBOLWE MEDIA NEWS

Détenteur d'une Licence en Sociologie (parcours Travail et Organisations) et d'un Master en Qualité Hygiène Sécurité Environnement, je suis un jeune africain, journaliste dans l'âme, amoureux de sport, de musique (éclectique), de la vérité, du savoir et de la justice.

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